Vos blessures ont simplement besoin de «PEACE & LOVE» (Partie 2)

Dans un article précédent, nous avons abordé comment prendre en charge les blessures musculo-squelettiques lors des premiers 48-72 heures à l’aide de la stratégie mnémotechnique «PEACE». Il est désormais le temps de passer au «LOVE». Il s’agit d’une approche active qui permet aux tissus lésés de retrouver leurs capacités d’avant, ou encore mieux!

Donc voici les principes à respecter :

  • L pour «Loading» :

Pour qu’un tissu s’adapte, il faut que celui-ci soit stressé adéquatement. Pour y parvenir, il faut que le stress appliqué ne soit pas plus grand que la capacité d’adaptation du tissu en question. Ce principe se nomme la quantification du stress mécanique et devrait être la pierre angulaire de votre réhabilitation.

Avant d’approfondir ce principe, décrivons d’abord qu’est-ce que le stress mécanique. C’est l’ensemble des forces physiques que le corps subit au quotidien. Cela englobe l’activité physique, les loisirs, les activités domestiques, quotidiennes et professionnelles. Mais comment faire pour bien quantifier le stress mécanique?

C’est simple, il y a deux zones à éviter lors de la réactivation. La première est la zone de désadaptation. C’est lorsqu’on ne stresse pas suffisamment le tissu atteint, que ce soit par une protection excessive ou un mode de vie sédentaire. Par conséquent, le tissu atteint n’a pas les outils nécessaires pour s’adapter et se renforcir. Au contraire, en ne le stimulant pas suffisamment, celui-ci pourrait même se fragiliser davantage et serait plus à risque de se chroniciser ou de se blesser de nouveau.

La seconde zone à éviter est la mésadaptation. C’est lorsque le stress appliqué dépasse la capacité maximale du segment atteint. Par conséquent, on crée ou entretient le processus inflammatoire, ce qui fragilisent également les tissus.

Lors de la réactivation, il faut se situer entre ces deux zones. Il faut en faire suffisamment pour avoir des gains, mais sans en faire trop pour éviter de s’irriter. Pour y parvenir, quatre critères simples doivent être respectés :

  • Il doit n’y avoir que peu ou aucune douleur durant l’activité
  • La douleur doit se normaliser en moins de 30 minutes suite à l’arrêt de l’activité
  • La durée de la raideur matinale le lendemain ne doit pas durer plus de 30 minutes
  • L’activité ne doit pas créer ou augmenter l’enflure

Pour résumé ce principe, le dosage est un élément clé. Tout exercice est bon s’il est bien quantifié et le meilleur exercice est mauvais s’il est mal quantifié. L’important c’est de commencer dès les premiers 48-72 heures à stresser graduellement votre corps en respectant vos symptômes.

  • O pour optimisme :

Il ne faut surtout pas croire que le mental n’affecte pas le processus de guérison. Il faut garder un bon moral, car cela affecte positivement la perception de la douleur. Les pensées négatives ainsi que l’anxiété et le stress peuvent à l’inverse chroniciser votre condition.

  • V pour vascularisation:

Des activités cardiovasculaires telles que la marche, la natation et le vélo peuvent accélérer le processus de guérison. En effet, une augmentation de la circulation sanguine permet de bien nettoyer le site lésé et de lui fournir les outils nécessaires pour optimiser la guérison.

  • E pour exercices :

Pour un retour à la fonction optimale, il faudra que la structure atteinte retrouve certaines qualités physiologiques telles que de la force, de l’endurance, de la souplesse et de la stabilité. Des exercices adaptés au type de blessure et aux besoins de la personne seront alors nécessaires.

J’espère que ces grandes lignes pourront vous guider dans la prise en charge de vos blessures. Pour répondre à vos questions ou pour une approche personnalisée à votre condition, n’hésitez pas à contacter votre professionnel de la santé.

Yoann Viau, physiothérapeute

Sources :

›   Dubois B, Soft tissue injuries simply need PEACE & LOVE, British Journal of Sports Medicine, 2019

›   https://lacliniqueducoureur.com/quantification-du-stress-mecanique/